Cette toile a été peinte au courant de l’année 2023, à un moment où le sillon de ma recherche esthétique s’est d’autant plus précisé.
On y voit, en premier plan, une grosse dame vêtue d’une de ces blouses que prêtent les coiffeurs, les cheveux en bataille, la langue tirée. À sa gauche (à notre droite), se trouve un coiffeur, les poings tendus vers le haut comme pour crier victoire, la bouche totalement prise par le manche d’un sèche cheveux, les yeux en orbite. Derrière les deux sujets, un salon de coiffure plutôt ordonné. Sur l’un des murs, une horloge sans aiguille, où est suspendue une perruque de couleur brune.
N’est-ce pas peine perdue que de se battre contre ce qui, naturellement, change ?
La volonté de courir après des tendances esthétiques éphémères, le désir effréné de vouloir se rajeunir, aux dépens d’une allure boursouflée, artificielle, me semble être un sujet à explorer.
J’adopte, de ce fait, un ton moqueur quant à certaines pratiques contemporaines, telles que la démocratisation de la chirurgie esthétique, l’hyper consommation etc. Des sujets fâcheux, on le sait, mais qui me pousse à prendre le pinceau pour en extraire les facettes risibles, bouffonnes, quitte à suggérer un regard décalé, plus enfantin, sur ce qui rythme nos quotidiens.
Coiffeur, 2023
Huile sur toile, 80 x 60 cm
Huile sur toile, 80 x 60 cm